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Interroger le phénomène de l’humeur et les renversements des tonalités affectives confronte aux succès grandissants de nouveaux diagnostics, en un abord catégoriel qui vient bousculer les repères fondamentaux des névroses et des psychoses. Résorbées dans le signifiant à tout faire de la « bipolarité », manie et mélancolie relèvent-elles encore d’états pathologiques ? Ne constituent-elles pas aussi la tonalité normative des moments de mutations de la vie subjective ?
L’enjeu en est la reconnaissance d’un sujet dans sa structure, la prise en compte de sa singularité, le bien-fondé de sa parole. L’économie différentielle du désir et de la jouissance apparaît comme une perspective fondamentale pour situer les implications de la rencontre clinique : Comment saisir les logiques subjectives à l’œuvre au-delà des variations thymiques ? Comment entendre la parole monotone et répétitive du sujet déprimé ? Quelle place pour le sexuel infantile dans les mouvements de l’humeur ? A quoi répond la solution addictive ? A quels remaniements est confronté le sujet âgé ? Ce dossier tente d’apporter des réponses à ces questions, montrant comment le phénomène humoral peut faire masque, déplacement, voire symptôme. Il y va d’un enjeu éthique pour le clinicien, enjeu dans son écoute, enjeu pour le sujet quant à sa complexité.