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Le Vorstellungsrepräsentanz

Cet exposé, cette recherche se situe dans le prolongement d’un travail réalisé au cours de l’année, avec Brigitte Bénard sur le refoulement. En effet nous nous étions longuement interrogées sur la place, le rôle, la fonction de ce concept freudien : Le Vorstellungsrepräsentanz.
C’est pour avancer un peu et satisfaire ma curiosité aussi que j’ai entrepris ce travail et voilà je vous le soumets.
Pour insister sur la valeur de ce concept Lacan nous dit le 3 juin 1964 (Les quatre concepts » : « Aujourd’hui je voudrais vous montrer l’importance de ce que Freud appelle, au niveau du refoulement : Le Vorstellungsrepräsentanz. »

Geneviève Cherrier
Juillet 2008

Revenons à ce que Freud nous dit dans le texte sur le refoulement, dans « Métapsychologie » : « nous sommes donc fondés à admettre un refoulement originaire, une première phase du refoulement qui consiste en ceci : que le représentant psychique (représentant-représentation) de la pulsion se voit refuser la prise en charge dans le conscient. Avec lui se produit une fixation ».

Dans le texte sur l’inconscient « Si nous parlons d’une motion pulsionnelle inconsciente, c’est là une négligence d’expression sans conséquence. Nous ne pouvons rien entendre d’autre qu’une motion pulsionnelle dont le représentant-représentation est inconscient car il n’est question là de rien d’autre ».

Rappelons, l’essence du refoulement consiste à empêcher une représentation représentant la pulsion à devenir consciente. Le refoulement protège le moi des dépenses excessives et du déplaisir. Freud, dans « Inhibition, Symptôme et angoisse » nous dit que la nature du refoulement est une tentative de fuite, le refoulé est exclu de l’organisation du moi et n’est plus soumis qu’aux lois qui régissent le domaine de l’inconscient. Dans le refoulement le facteur de fixation est la compulsion de répétition du ça inconscient.

Donc il y aura la pulsion d’un côté et un élément de l’appareil psychique de l’autre. La pulsion est un concept limite entre le psychisme et le somatique. Pour Freud le psychisme ne se place pas dans le pur et simple prolongement biologique. Il sera donc amené à considérer une soudure entre ces deux éléments disparâtres que sont la pulsion d’un côté et cet élément de l’appareil psychique qui va fonctionner comme représentant de la dite pulsion.

Pour nous faire saisir ces deux éléments disparâtres, dans Littoral n° 14 sous la plume de Guy le Gaufey on peut lire : A lui seul le petit événement de l’oubli de Signorelli l’aurait amené là. Pendant qu’il cherche en vain le nom de Signorelli, le signifié lui ne l’abandonne pas, je lis Freud :

« Je peux me représenter les peintures avec des sensations plus vives et avec une particulière acuité visuelle se tenait devant moi l’autoportrait du peintre ». Lorsqu’il retrouva le nom, le souvenir trop clair des traits du peintre pâlit peu à peu. Il retrouve d’autres noms, Botticcelli, Boltraffio. C’est Signor qui ne revient pas, la fin du nom du peintre on le retrouve dans Botticelli. ; le elli surnage, il n’est pas enfoui, Signor c’est le signifiant oublié, c’est ce qui fait défaut avec insistance. Et Freud nous explique pourquoi. Je vous rappelle rapidement que Signor Freud l’a entendu et utilisé lors de la conversation avec son ami pendant leur voyage en Herzegovine où il sera question dans leur conversation des peintures d’Orvieto. Signor en Italien se traduit en Herr en Allemand, soit maître en français.

En fait, c’est le nom que donnent à lui medecin les patients dont ils parlaient. Signor le maitre absolu, mais le maître absolu c’est la mort, peut-être aussi faut-il entendre le nom des tableaux célèbres cités par Freud : Le jugement dernier et le Fin du Monde.....et il est aussi question au cours de ces conversations de problèmes de sexualité rencontrés par ses patients., je cite « maitre, quand cela ne marche plus, la vie ne vaut plus la peine d’être vécue ; » Ces deux thèmes soumis au refoulement.

(Je vous renvoie au texte sur « Le mécanisme de l’oubli - 1898 » dans Résultats, Idées,Problèmes n°1 page 99.)

C’est alors que ce représentant mérite son tître sur le modèle du député qui représente les électeurs de sa circonscription, il ne leur ressemble pas, il n’est pas la représentation, seulement le représentant et parce qu’il vient à s’articuler fait alors partie de la représentation. Les diplomates, quand ils dialoguent, ils ne jouent l’un vis à vis de l’autre que cette fonction d’être de purs représentants et surtout il ne faut pas qu’intervienne leur signification propre (Lacan, Les Quatre concepts).

Le refoulé tel que l’a épinglé Freud dissocie, dissout l’unité habituelle du signe en ne portant que sur sa face signifiante.

Il y eut des difficultés pour Freud afin de trouver un terme qui fasse saisir ces processus de passage du somatique au psychique. Ensuite il y eut des difficultés de traduction et de grands débats...voir Roudinesco...n° 2 de l’histoire de la psychanalyse page 318...

Mais il s’ensuit que la traduction retenue en suivant Lacan doit bien être « représentant de la représentation » comme il nous y invite dans le séminaire.« Les Quatre Concepts ».

Solange Faladé, reprenant Lacan « :Ce Vorstellungsrepräsentanz est véritablement au coeur de l’Urverdrängung et c’est à partir de là qu’il y aura tous ces refoulements secondaires, c’est ce dispositif qui fera que des frayages pourront permettre le passage pour les refoulements proprement dits. Ce Vorstellungsrepräsentanz va représenter la représentation de la pulsion au niveau de l’inconscient. L’Urverdrängung c’est ce qui de la première demande n’a pas été pris en compte, n’a reçu de réponse.

La pulsion est constituée par la représentation dans le psychisme d’une excitation somatique. . Dans l’inconscient la pulsion va investir hallucinatoirement la trace mnésique de l’objet absent. L’expérience première de satisfaction laisse une trace. Prenons l’exemple de la décharge anale. Il s’agit bien d’une excitation d’ordre somatique. Cette excitation deviendra pulsionnelle dans la mesure où une expérience de différence reste inscrite et pourra se répéter indépendemment de la fonction organique. La trace, le souvenir de la différence occupe la place de l’expérience de satisfaction, voilà ce qui est le représentant psychique. Dans « Résultats, Idées, Problèmes, » Freud énonce : « La pensée possède la capacité de rendre à nouveau présent ce qui a été une fois perçu, par reproduction de la représentation sans que l’objet ait encore besoin d’être présent au dehors » et dans « l’Interprétation des Rêves » on peut lire : « l’insatisfaction accompagne la satisfaction, insatisfaction de ne pas retrouver la satisfaction première et le fait de conjurer l’insatisfaction devient plus important que celui de satisfaire le besoin ».

Dans le séminaire « D’un Autre à l’autre » Lacan nous dit que la pensée est justement ce Vorstellungsrepräsentanz, cette chose qui représente le fait qu’il y a du non représentable parce que barré par l’interdit de la jouissance. Quand il parle de pensées il veut dire sans doute des représentations de choses, qui ne sont pas investies de représentations de mots, donc qui restent dans l’inconscient. A quel niveau ? Au niveau le plus simple, au niveau organique. La jouissance c’est la jouissance du corps.Le principe de plaisir c’est cette barrière à la jouissance et rien d’autre. Le Principe de Plaisir consiste à transporter le sujet de signifiant en signifiant afin de tamponner tout excès de jouissance.

Dans « le Désir et son Interprétation » il nous dit que le processus primaire signifie la présence du désir , du désir dans ce qu’il a de plus morcelé » et là ça m’a renvoyée au moment où la mère investit le corps de l’enfant morceau par morceau, et S. Faladé sait bien nous le dire ajoutant que la mère, en le caressant nomme chaque partie du corps de l’enfant, le corps est alors colonisé par le signifiant. Le Vorstellungsrepräsentanz est quelque chose qui donne à l’excitation en cause une satisfaction hallucinatoire. Le surgissement du désir est suspendu à la retrouvaille de l’expérience première.

Dans l’Ethique on peut lire : le principe de plaisir gouverne la recherche de l’objet et lui impose un détour qui conserve sa distance par rapport à sa fin. Le transfert de Vorstellung en Vorstellung ( de représentation en représentation) maintient toujours la recherche à une certaine distance autour de quoi elle tourne. C’est la barrière devant le gouffre, devant le vide de la chose. Dans le « Désir et son Interprétation »toujours Lacan nous dit que ce qui est donné comme surgissement hallucinatoire où le principe de plaisir trouve sa satisfaction concerne non pas seulement une image mais quelque chose qui est signifiant, ce qui nous conduit à saisir que le Vorstellungsrepräsentanz de Freud équivaut au signifiant de Lacan. C’est dans « Le Désir et son Interprétation » qu’il est énoncé : « Ce Vorstellungsrepräsentanz est strictement équivalent à la notion et au terme de signifiant ». Ce signifiant qui est l’instrument avec lequel s’exprime le signifié disparu....

Nous avons vu l’expérience de la pulsion anale, nous pouvons aussi rappeler le processus de la pulsion orale. Le sein en tant qu’il procure le plaisir de la succion au-delà de la fonction de nourrissage dévolu à cet organe, le plaisir de la succion se poursuivra avec le succotement du pouce éventuellement. La succion acte originel essentiel à la subsistance biologique du sujet. Les lèvres présentent l’aspect de quelque chose qui est l’image même du bord, l’’incarnation de la coupure, c’est à ce niveau qu’il y aura cette différence, le retour à une moindre tension c’est à ce niveau qu’on retrouvera la trace. Dans « Abrégé de psychanalyse » on peut lire : « Très tôt l’enfant en succotant obstinément montre qu’il existe là un besoin de satisfaction qui bien qu’il en tire son origine de l’alimentation et soit excité par elle trouve son gain de plaisir independemment de celle-ci ; De ce fait, ce besoin peut et doit être qualifié de sexuel, le sexuel qui se refuse au savoir.

Les pulsions se constituent à partir des besoins du corps pour s’en séparer dans leur fonction érotique. L’objet « a » reproduit partiellement la fonction organique dont il s’est produit. L’objet « a » commémore la perte de jouissance ayant échappé au processus de la signifiance, donc devient reste de jouissance puisque le signifiant c’est ce qui fait barrage à la jouissance.

C’est pour autant nous dit Lacan, dans « les Quatre Concepts « que le sujet vient à jouer sa partie dans la séparation, qu’une partie du S2 reste signifiante (le trait unaire), une autre partie choit . Avec cette partie qui choit Lacan construit cet objet « a » et cet objet qui choit est une façon d’effacer la trace. Ce moment rentre dans ce temps de l’aphanisis, de la disparition du sujet, cet aphanisis qui permettra que le sens soit saisi par le sujet de la névrose. Il n’y a de surgissement du sujet au niveau du sens que de son aphanisis en d’autre lieu, celui de l’inconscient. Le Vorstellungsrepräsentanz va représenter la représentation de la pulsion au niveau de l’inconscient. C’est cette part de l’organisme (nécessaire à la mise en place de la pulsion) qui fait la frontière du fait de la torsion, ce qui fait frontière à a voir avec les limites où l’on trouve ces objets « a », cette part de l’organisme qui échappe à la prise du signifiant.

Reprenons le premier temps de l’aliénation, le sujet surgit et se met sous le signifiant qui le représente « le ça parle de lui », et c’est dans le mouvement où il s’adresse à l’Autre pour un deuxième signifiant qu’il rencontrera le manque dans l’Autre. Et c’est là que se met en place le refoulement originaire.

C’est ce refoulement originaire qui fait que tout le savoir ne peut pas être su parce que il y a eu lors de la première demande des éléments qui n’ont pas été retenus, qui n’ont pas reçu de réponse et ne pourront jamais, jamais revenir. Ce qui n’est pas repris par la première demande c’est ça l’Urverdrängung. Et c’est suite à la réitération des demandes que nait le désir.

Ce S2 donc, signifiant du manque dans l’Autre c’est le signifiant du savoir, ce savoir sur la différence des sexes et qui dit que la mère n’a pas de pénis. Ce savoir dont le sujet ne veut rien savoir. L’inconscient c’est un savoir qui ne se sait pas. Le sujet de l’inconscient est le sujet qui évite ce savoir sur le sexe. Lacan nous dit que le sujet prend son gîte dans le pur défaut du sexe, dans la pure forme du manque. Ce sujet du désir est le représentant de la représentation à la place du représentant de représentation qui manque, celui du sexe.

Dans l’inconscient il y a des pensées articulées mais le savoir que ces pensées véhiculent nous échappe. Ces pensées qui représentent qu’il y a du non représentable parce que jouissance il y aurait. Et S. Faladé insiste en nous disant : « il faut bien savoir ce qu’il en est du refoulement originaire qui fait que tout le savoir ne peut pas être su. »

Et toujours à propos du savoir, dans le séminaire « Les Problèmes cruciaux », à la page 355 Lacan nous dit : « Un savoir donc se refugie quelque part dans cet endroit que nous pouvons appeler et pourquoi pas... dans un endroit de pudeur originelle par rapport à quoi tout savoir s’institue dans une horreur indépassable au regard de ce lieu où git le secret du sexe ». Là il me semble entendre quelque chose d’une ambivalence, quelque chose d’une attraction/répulsion devant cet appel du savoir, ce désir de savoir. Rappelez-vous le collectionneur dans le film « La règle du jeu » qui découvre devant une foule nombreuse, une boite à musique et il se trouve gêné. Lacan nous dit que cet homme nous montre le plus intime de lui-même, cette boite est une métonymie de l’objet cause de désir, et que l’objet « a » nous le retrouvons dans la honte et que la pudeur est une dimension propre au sujet. Le sexe dans son essense de différence radicale reste intouché et se refuse au savoir. L’introduction de l’inconscient change totalement le statut du savoir. Le sujet n’est pas représentation, il est représentant il est à la place du Vorstellungsrepräsentanz qui manque, le sujet est ce qui fait défaut au savoir

A la page 281 du séminaire « D’un Autre à l’autre » je cite Lacan : « le point origine à entendre structuralement quand il s’agit de comprendre l’inconscient c’est que c’est en ce point nodal d’un savoir défaillant que nait le désir de savoir. C’est le désir inconscient tout court dans sa structure. L’objet du désir n’est jamais incarné, il est lié à un manque.

Ce Vorstellunsrepräsentanz, ce dispositif peut être assimilé à une forme du père de la horde primitive que les fils ont tué. Le père de la horde Lacan en fait le S1 c’est à ce moment-là celui qui représente le sujet pour un autre signifiant. Et pour pouvoir oublier qu’ils ont tué le père, à la fois haï et aimé et que le père ne sache pas qu’il est mort ils ont mis en place le totem. Le totem représente le père.

Le Vorstellunrepräsentanz c’est le S2, le signifiant binaire qui a à voir donc, avec l’amour du père parce qu’il a cet objet, soit ce dispositif qui va permettre que la représentation qui ne doit pas revenir à la conscience puisse être au coeur du refoulement originaire. Ce n’est pas le refoulement originaire c’est ce qui permet le passage des autres refoulements. Il y a là point d’attraction. Ce S2 à l’origine du fading du sujet, il faut qu’il puisse choir dans les dessous. Il faut que l’amour pour le père parce qu’il a cet objet puisse subir le refoulement. L’amour pour le père doit être refoulé pour ne laisser que ce trait qui sera prelevé dans le symbolique.

Le meurtre du père de la horde et le repas totémique qui suit correspondent mythiquement au moment logique de la constitution dans le sujet du jugement d’attribution. C’est Patrick Vallas qui nous le dit et il poursuit en nous disant qu’il s’agit d’un processus du rejet de la jouissance nocive, c’est-à-dire du meurtre de la chose par incorporation dans la structure langagière. Lacan, dans « L’Objet de la psychanalyse » nous dit que la Bejahung est un jugement d’attribution ; C’est ce oui au signifiant qui est là souligné chez les frères de la horde.

On peut rappeler que le mythe de la horde primitive marque le passage de la nature à la culture. Les fils donnent à leur acte meurtrier sa valeur fondatrice d’entrée dans l’humanité.

Lacan va utiliser un rêve commenté par Freud et qu’il reprend pour nous montrer comment Freud entend la manipulation de ces Vorsellugsrepräsentanz. Il s’agit du rêve que l’on identifie en l’appelant « Le rêve du père mort ». Le rêveur est en deuil de son père, lequel père il a assisté dans les moments douloureux de son agonie. Dans le rêve le père est encore en vie et lui parle comme avant. Il n’en a pas moins éprouvé que son père est déjà mort, mais qu’il n’en savait rien lui, le père. C’est un rêve court, récurrent nous dit Freud qui a suivi le décès du père.

Freud écrit : « Aucun autre moyen ne conduit a l’intelligence du rêve dans sa sonorité de non-sens que l’adjonction « selon son voeu » ou « par suite de son voeu » après les mots « que son père cependant était mort » et le corollaire si vous voulez « qu’il le souhaitait » après la fin de la phrase et qui donne ceci : » et que seulement il ne savait le père que c’était le voeu de son fils.. La pensée du rêve s’entend alors qu’il lui serait douloureux de se rappeler qu’il lui faudrait souhaiter à son père la mort et combien effroyable ce serait s’il s’en était douté. Et Lacan de poursuivre : « ceci nous conduit a donner son poids à la façon dont Freud traite le problème. Ce qu’il rajoute « selon son voeu » c’est un signifiant, c’est le Vorstellunsrepräsentanz. Ces clausules , ce terme est de Lacan, permettent d’accèder à l’intelligence du rêve, leur adaptation dans le texte livre le sens du texte. Il nous dit qu’un certain signifiant est désigné comme produit par son manque. Il nous dit que dans ce rêve le sujet se trouve dans le cas déjà connu, ce reproche que l’on se reproche à soi-même à propos de la personne aimée, et que ce reproche nous ramène dans cet exemple à la signification infantile du souhait de mort. Il nous dit encore que nous sommes là devant un cas typique où le terme de transfert est employé dans le sens où il était employé primitivement d’abord dans la science des rêves.Il s’agit d’un report de quelque chose qui est une situation originelle, le souhait de mort originelle dans l’occasion, dans quelque chose d’autre un souhait similaire s’introduisant pour faire revivre le souhait archaïque dont il s’agit. Et Freud dans « La science des rêves » nous dira «  : cette élaboration psychique anormale d’une pensée normale ne peut avoir lieu que lorsque a été transféré sur cette pensée normale un désir inconscient d’origine infantile et qui se trouve refoulé. Le rêve est un fragment de vie psychique qui a été supplanté.

A propos de l’adjonction de signifiant, il faut au préalable une soustraction de signifiant, soustraction étant égale à refoulement.

Lacan nous dit que le rêveur est parfaitement conscient qu’il souhaitait la mort de son père afin qu’il soit soulagé de ses souffrances. Alors la question, pourquoi cette soustraction dans le rêve, cette soustraction qui prend valeur positive. Il dit qu’il s’agit sans aucun doute de ce Vorstellungsrepräsentanz. Ce qui fait encore poser une question à Lacan : cette elision est-elle la même chose que le refoulement ? ? Il dit qu’il s’agit là d’une figure de mots qui est introduite et qui fait un effet de signifié, c’est une substitution au terme manquant d’un blanc et l’effet dont il s’agit peut être qualifié d’effet métaphorique.

Voilà je vais m’arréter là...

Et pourtant je voudrais signaler à ceux qui ne l’ont pas encore rencontré à propos de l’Oubli de Signorelli dans « Les Problèmes Cruciaux..., le 6 janvier 65 :

Lacan nous dit que ce n’est pas seulement ELLI qui surnage dans Botticelli mais que c’est aussi le O que l’on retrouve redoublé dans Botticelli et dans Boltrafio. Il reste donc seulement de sign qui est aussi bien le signans et Sigmund à une lettre près. Il parle de la signature de son nom et que c’est la place de son désir, la place de son identification. Au moment ou Freud échoue a retrouver le nom de Signorelli, le figure du peintre lui apparaît et ne cesse de le regarder, de lui être présent avec une brillance particulière..Il y aurait là quelque chose du plaisir d’être regardé....

Il y a tout un développement autour de l’identification et du regard.... je ne l’ai pas travaillé l’ayant découvert trop tard mais je voulais vous sensibiliser à cette autre version.


Bibliographie

Freud Sigmund, Abrégé de psychanalyse
Freud Sigmund, Métapsychologie
Freud Sigmund, Le mécanisme psychique de l’oubli (R.I.P. n°1)
Lacan Jacques, Le Desir et son Interprétation
Lacan Jacques, Les Problèmes cruciaux
Lacan Jacques, Les Quatre concepts fondamentaux
Faladé Solange, Le moi et la question du sujet
Vallas Patrick, La dimension de la jouissance