MJW Fédition, 2023, 177 pages
La notion de temps en psychanalyse est centrale, et rassemble nombre des points qui posent les questions de ce qu’il en est de cet engagement et de sa rigueur. Elle a même été l’objet d’âpres discussions et de dissensions au sein des associations de psychanalyse. Ce volume rassemble des interventions faites au sein de l’École Freudienne. La cure elle-même est une cure qui prend du temps. Ce n’est pas pour rien qu’un des derniers articles de Freud s’intitule Analyse finie et analyse sans fin. À l’intérieur même de la cure, il y a la nécessaire répétition des séances, avec les tours et retours autour du vide de la Chose, mais aussi il y a la question de la durée de la séance, qui a valu à Lacan les foudres dans les années 1960. Se posent aussi les questions de la mémoire et de l’oubli, avec le nécessaire temps de l’attente : « L’analyste n’attend rien d’autre que de l’inattendu ». C’est que l’inconscient lui-même « ignore le temps », au sens de la durée : pour lui, le temps, c’est celui de la répétition, de ce qui insiste pour se faire entendre. C’est aussi le temps de l’« après-coup », ce fameux Nachtriiglich, très tôt mis en évidence par Freud. Et je rappelle les trois « temps logiques » de Lacan, avec l’instant de voir, le temps pour comprendre et le moment de conclure... Le temps en analyse : une notion sans fin...
Coordonné par Isabelle Garniron et Pierrick Brient